Source : http://biodiversite.wallonie.be/fr/invasives.html?IDC=809
On les appelle espèces exotiques envahissantes ou espèces invasives. Clandestines pour certaines, introduites délibérément pour d’autres, elles ont des mœurs vagabondes et pullulent localement. Elles sont responsables de dégradations importantes de l’environnement et peuvent occasionner de nouvelles nuisances pour la santé publique. Trois plantes et une espèce animale font l’objet d’une attention particulière sur le bassin de Sambre. Mais comment les reconnaître et quel est vraiment leur impact ?
La renouée du Japon
On la reconnaît à ses tiges creuses érigées, rougeâtres, semblables à des cannes de bambou allant de 1 à 3 m de haut. Sa croissance peut être de plusieurs centimètres par jour. Les tiges aériennes meurent l’hiver et seuls persistent des bourgeons au niveau du sol. Les feuilles sont alternes, largement ovales-acuminées (se dit de tout organe végétal dont le sommet est terminé brusquement en une pointe fine, Larousse) et atteignant 15-20 cm de long. Ses fleurs blanches apparaissent aux alentours de septembre-octobre. En Wallonie les graines sont peu fertiles et la plante se reproduit essentiellement par rhizomes, fragments de rhizomes dispersés ou boutures de tiges.
Elles étouffent et éliminent les plantes indigènes, appauvrissent les milieux naturels et banalisent les paysages. Elles rendent l’accès aux berges malaisé, limitent la visibilité le long des routes, gênent l’exploitation forestière et dégradent les infrastructures. Elles favorisent l’érosion des berges en période de crues et augmentent les risques d’inondation en freinant l’écoulement de l’eau. Sa gestion fait l’objet de recherche actuellement.
La balsamine de l’Himalaya
Cette plante vigoureuse présente également une tige creuse, glabre, mais à l’inverse de la renoué ses feuilles sont opposées ou en verticille, nettement dentées, ses fleurs sont roses, rouges ou pourpres en grappes et dégagent une odeur très forte. L’autre particularité de cette plante est sans nul doute, sa capsule contenant les graines. Cette capsule éclate par détente de la tige capsulaire quand elle est à maturité, projetant les graines jusqu’à deux mètres de la plante. Elle se répand principalement le long des cours d’eau et aime les lisières ou les zones ombragées ainsi que les sols frais.
Depuis 2013, le CRSA coordonne une campagne d’arrachage de la balsamine le long des cours d’eau où elle est la plus présente. Cette action est menée sur certaines communes avec l’aide d’étudiants engagés dans le cadre des « Etés solidaires », comme à Walcourt.
La berce du Caucase
Cette plante dotée d’une taille exceptionnelle et arborant des fleurs blanches disposées en grandes ombelles rappelle notre berce commune. On la distingue de la berce commune par la taille (2m maximum pour la commune et jusqu’à 4m pour la berce du Caucase), le nombre de rayons portant les fleurs de l’ombelle principale (plus de 50 pour la berce du Caucase et moins de 30 pour la commune) ou encore les feuilles plus découpées et dentelées pour la Berce du Caucase et arrondies pour la berce commune. En plus de la détérioration écologique que sa présence engendre, s’ajoute un risque sanitaire. La plante contient des substances chimiques dites « photo-sensibilisantes ». Lorsque la peau est en contact avec la sève et est ensuite exposée au soleil, cela provoque de sévères brûlures. Il est donc indispensable de s’équiper correctement avant de la toucher !
La bernache du Canada
Cette grande oie typée d’environ 1 mètre, herbivore, au bec et aux pattes noires, au corps gris-brun et à la gorge et aux joues blanches, est une espèce d’oiseau d’eau introduite en Angleterre dès le XVIIe siècle comme oiseau d’agrément. Elle a commencé à nicher en Wallonie à la fin des années 1980.
Sa présence a de nombreuses conséquences néfastes pour l’homme : pollution des eaux de baignade, réduction des productions fourragères, dégradation des prairies ou des espaces verts, transmission potentielle de maladies à l’homme, sécurité aérienne ou encore impact sur la flore et les autres espèces d’oiseaux (compétition avec les espèces autochtones, hybridations). Elle est classée comme « gibier d’eau » en Wallonie et peut donc être chassée du 1er août au 15 mars. On procède aussi, à certains endroits, à la capture et à l’euthanasie des individus ou à la neutralisation des œufs.
Surveiller pour mieux gérer !
Les espèces exotiques envahissantes constituent une menace pour la biodiversité et les services fournis par les écosystèmes (production végétale, épuration de l’eau, pollinisation, etc.). Elles peuvent aussi causer d’importantes nuisances socio-économiques. Nos espèces indigènes sont très vulnérables face au développement de ces espèces venues d’ailleurs, à l’encontre desquelles elles ne disposent souvent pas de moyens de défense efficaces.
Certaines espèces invasives font l’objet d’un suivi scientifique ou de mesures de gestion prioritaires en Wallonie. Les observations de terrain peuvent aider les gestionnaires. Il est possible de les encoder très facilement en ligne (http://biodiversite.wallonie.be/fr/encodage-des-observations.html?IDC=6001 ou encore https://observations.be/ ) .
Des brochures de sensibilisation sont disponibles sur le site http://biodiversite.wallonie.be/fr/nos-publications.html?IDC=5973 ou auprès de de la Cellule interdépartementale sur les Espèces invasives (CiEi) du Service public de Wallonie. Elles détaillent pour chaque espèce comment la reconnaître et surtout comment la gérer pour éviter la prolifération.