Placer des nichoirs sous les ponts
Pour favoriser la nidification du cincle plongeur et de la Bergeronnette des ruisseaux en bord de cours d’eau, le CRSA a placé des nichoirs à Aiseau-Presles, avec le concours du Centre culturel, et à Froidchapelle. Cette action est également prévue à Erquelinnes et Montigny-le-Tilleul.
L’artificialisation des berges ne permet pas la nidification
Le cincle plongeur n’est pas menacé actuellement, et relativement commun en Wallonie dans un habitat qui lui convient. Cependant, au même titre qu’une grande majorité des espèces d’oiseaux sur le territoire européen, ses populations sont directement impactées par la perte et la dégradation de son habitat. C’est pourquoi le Contrat Rivière Sambre et Affluents s’implique dans l’installation de nichoirs à cincle plongeur sous les ponts des cours d’eau.
Mais quel est donc cet oiseau de nos rivières ?
Le cincle plongeur (Cinclus cinclus) est parfois appelé « Merle d’eau » dû à sa ressemblance avec ce dernier. On le distingue grâce à un plumage brun noirâtre avec la gorge et la poitrine blanches et le ventre brun-roux. Cet oiseau trapu, à queue courte d’environ 18cm de long, vit sur les rives bien végétalisées des cours d’eau rapides, peu profond et caillouteux.
Le cincle plongeur est un passereau amphibie et trouve donc l’essentiel de sa nourriture dans l’eau. Il a développé des adaptations uniques en son genre dans toute l’Europe. Il possède des narines obturables et ses yeux sont dotés d’une membrane nictitante (un peu comme une seconde paupière) blanchâtre qui les protège lorsqu’il est immergé. Il nage très bien malgré ses doigts non palmés. Lorsqu’il s’immerge pour chercher sa nourriture, il glisse sous la surface de l’eau, et marche littéralement sur le lit de la rivière tel un scaphandrier ! Et si l’envie lui prends, il peut même nager sous l’eau avec les ailes entrouvertes… Son plumage très dense lui offre également une bonne isolation dans l’eau. En fin d’immersion, il peut flotter et se laisser dériver en aval sur une courte distance, avec les ailes partiellement ouvertes, avant d’émerger. Vous l’aurez compris, le cincle est sacrément adapté à la vie aquatique ! Ce phénomène ambulant est très robuste pour sa taille. En véritable bodybuilder des bords de ruisseau, il peut soulever des pierres aussi lourdes que lui afin d’y débusquer ses proies !
Le cincle plongeur se nourrit principalement d’insectes et de larves aquatiques ou terrestres, de petits crustacés et de mollusques. Il peut également consommer des vers de terre, des oeufs de poisson ainsi que des alevins et têtards quand l’opportunité se présente. Pour faire simple, à peu près toutes les protéines animales qui lui passent sous le bec ! Avec un tel régime alimentaire, le cincle plongeur est ainsi une espèce bio-indicatrice de la qualité faunistique d’une rivière.
Une autre caractéristique notable de cet oiseau est son balancement de haut en bas avec la queue dressée lorsqu’il se tient debout sur un rocher ou une branche. Le cincle plongeur niche à proximité de l’eau, voire bien souvent au-dessus de celle-ci, jusqu’à 2 mètres au-dessus de la surface de l’eau, sous un pont ou dans un arbre creux par exemple.